M. Paul Kompakol,
un des acteurs de la société civile dont les preuves sont palpables dans le
développement associatif a fait cette déclaration après avoir participé, le 19
juillet 2019 à la journée d’information et de sensibilisation des parties
prenantes du Conseil consultatif de la société civile et des organisations non
gouvernementales. Il estime que la société civile congolaise n’est pas en
retard. Bien au contraire, il est d’avis que la société civile congolaise, bien
construite à la base, dispose d’acteurs
engagés et compte plusieurs associations qui connaissent bien le terrain.
« À partir de ces associations, avec le temps, nous avons de plus en plus, les
collectifs des associations et, petit à petit, des acteurs de la société civile
apprennent à travailler ensemble et à se découvrir. La représentation se fait à
un moment donné. Lorsque l’objectif est atteint, les plates-formes repartent à
la base de leurs activités, ils travaillent en attendant une nouvelle occasion.
Ce mode d’organisation que nous avons est un mode qui est admiré par plusieurs
personnes. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la capacité à pouvoir se
réunir pour un problème donné et à faire porter notre voix pour un plaidoyer »,
précise Paul
Kompakol.
En ce qui
concerne le plaidoyer, Paul Kompakol a
ajouté qu’il souhaite que les acteurs de la société civile arrivent à
s’exprimer d’une seule voix sur des sujets d’intérêt national auprès des
pouvoirs publics, des bailleurs de fonds et d’autres institutions. « Je rêve de cette société civile capable
d’aller de la base à la représentation, saisissant les opportunités, défendant
les enjeux, sans égoïsme, sans que les uns et les autres ne pensent qu’à eux.
C’est un effort à réaliser.
Les gens
deviennent suffisamment humbles et reconnaissent à l’un ou à l’autre pour la
capacité de conduire telle ou telle autre action. C’est un effort que nous
devons davantage fournir pour que la société civile congolaise ne soit pas une
société civile des égos qui viennent de tous azimut. Que les gens soient
capables de dialoguer, de formuler des propositions utiles pour notre pays.
Aujourd’hui, ce que nous voyons, c’est l’intérêt que les partenaires au
développement, les pouvoirs publics ont pour la société civile c’est très important.
On sait
bien que dans un schéma de développement on a des politiques publiques, il
n’est plus question d’évoluer sans société civile. Par exemple, l’actualité
maintenant, c’est tout ce qui concerne les négociations avec le FMI. Lorsque
vous lisez le protocole avec le FMI, il y a un point qui dit bien que la
société civile devait être impliquée pour le suivi des accords. Et en tout
lieu, en toute occasion, rien ne se fait sans la société civile. Mais, la
société civile Congolaise, si elle n’est pas vraiment appuyée par les pouvoirs
publics, elle sera toujours à la merci de la société civile extérieure.
Ce qui
peut parfois, fausser le jeu de la participation de la société civile. Ainsi,
nous voulons qu’après la mise en place du Conseil consultatif de la société
civile et des Organisations non gouvernementales, que les pouvoirs publics
aillent plus loin, qu’ils examinent la possibilité de mobiliser les
financements des associations qui travaillent sur le terrain.
L’autre
élément à dire est que : autant ça arrange souvent les pouvoirs publics,
autant ça les dérange lorsque la société civile prend des positions contraires
à ce qu’ils disent. Mais, il va falloir que tout le monde comprenne que la
société civile essaie de faire émerger les préoccupations des populations. Ce
ne sont pas toujours les préoccupations telles que vues par les pouvoirs
publics ou les bailleurs de fonds. Donc ! Il est normal qu’à un certain
moment cette position ne soit pas comprise. Mais nous luttons pour qu’aucun
gouvernement de ce pays ne puisse considérer les acteurs de la société civile
comme leurs ennemis ou comme leurs opposants.
Lorsque
les choses marchent, la société civile le fait savoir aux populations, lorsque
ça ne marche pas, elle fait savoir au gouvernement qu’il y a des efforts à
fournir. Il y a une société civile mais il y a des acteurs de la société
civile. Ce sont des acteurs qui font la diversité. Nous devons nous accepter
selon cette diversité, c’est ce qui fait notre richesse. Chacun à son
caractère. Chacun à son égo. C’est justement ce qui nous rendra riche. Si on
était tous pareil, on n’ira pas loin. Il va falloir que nous oubliions nos
égos, pour se rendre compte que chacun peut contribuer au développement du pays,
que les populations aient des meilleures conditions de vie. C’est notre devoir
de faire monter ces préoccupations au niveau des pouvoirs publics.
Nous
exhortons tous les acteurs de la société civile à comprendre que nous ne sommes
pas des ennemis des pouvoirs publics. Il faut que nous l’intégrions nous-mêmes,
nous sommes leurs partenaires. Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tous
les sujets. Justement ! C’est quand nous ne sommes pas d’accord que nous
sommes appelés à aller vers le dialogue, une concertation. Tout cela prend du
temps. La concertation veut que les points de vue soient exprimés pour que
chacun comprenne l’autre. Nous avons une production qui peut aider les pouvoirs
publics.