Située à
l’OCH-Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, cette
bibliothèque de la maison de la Société civile a été ouverte au public, le 24
février, par le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo.
La
bibliothèque de la Maison de la société civile regorge, dès son
inauguration, d’une documentation de plus de trois mille livres pour
une projection de dix mille ouvrages. La consultation est gratuite. La
cérémonie a débuté par la brillante prestation des élèves de l’école Joseph
Perfection. Ils ont lu, entre autres, les extraits des ouvrages des écrivains
Henri Djombo, et Aimé Césaire, « La tragédie du roi Christophe ». Ces
élèves ont reçu un présent du ministre de la Culture et des Arts.
L’un
des élèves a remercié le ministre et les organisateurs de cette cérémonie par
un message qu’il a lu intégralement en anglais, question de montrer la qualité
de l’enseignement donné au sein de cet établissement. « Merci
d’ouvrir cette bibliothèque qui est très importante pour nous, élèves de
Brazzaville, pour préparer nos devoirs et nos examens », a
déclaré l’élève en français.
La présidente de l’association Abi Hanifa
Nouaman, Tantaoui Khadija, de nationalité marocaine, a dans son adresse, fait
savoir que durant toute sa jeunesse, elle ne savait pas parler un seul mot en
français. « J’ai
passé 30 ans dans ma vie en tant que Pr de la langue française, mais bien
avant, je ne savais pas parler un seul mot français. C’est grâce à une
dame que je respecte beaucoup qui m’avait remis un livre de français, que plus
tard, je suis devenue Pr de français. »
S’adressant aux élèves de l’école Joseph
Perfection qu’elle a félicités pour leur brillante prestation, elle a
dit : « Ne
voyez pas ma couleur, je suis africaine, une vraie africaine et je suis fière
de l’être. A vous mes enfants, vous êtes meilleurs, vraiment meilleurs.
C’est un professeur qui parle. A entendre votre intonation, comment est-ce que
vous parlez, comment est-ce que vous présentez, nous aurons des gens comme vous
qui vont diriger notre continent. », avant de remettre un don
symbolique de livres au ministre, ainsi qu’aux élèves.
Pour l’histoire, Tantaoui Khadija, a
contribué à la mise en place de cette bibliothèque en remettant en date du 25
janvier à Casablanca (Maroc), un livre encyclopédique au secrétaire permanent
du Conseil consultatif de la société civile et des organisations non
gouvernementales, Céphas Germain Ewangui.
Après la coupure du ruban symbolique, Dieudonné Moyongo, a rappelé que le ministère de la Culture et des Arts, est le ministère de la mémoire. Plusieurs choses qui constituent la mémoire. Les structures documentaires et les musées, par exemple, constituent la mémoire d’une nation. « Donc pour le ministère de la Culture et des Arts qui a la responsabilité de créer et de gérer les structures documentaires, il était tout à fait normal que nous soyons là. Donc nous sommes satisfaits de constater que la Maison de la société civile aujourd’hui à une bibliothèque. Ceci augmente l’offre en matière de structures documentaires dans la ville de Brazzaville. Et le ministère de la Culture et des Arts a l’obligation d’assister les ONG, les associations qui créent des structures documentaires », a-t-il indiqué.

Le ministre de la Culture et
des Arts a, cependant, battu en brèche, l’idée selon laquelle la montée
fulgurante des nouvelles technologies de l’information et de la communication
(NTIC), réduit la fréquentation des bibliothèques. C’est un faux débat, a-t-il
dit, parce que les écrivains vont toujours écrire, les maisons d’édition vont
toujours exister, le livre physique ne disparaîtra jamais. Car le livre, est un
moyen de communication qui reste d’actualité, donc important.Tout en louant
l’initiative de la société civile, il a encouragé les jeunes à venir si
nombreux s’instruire à cette bibliothèque.
Avec pour devise “S’unir,
s’organiser pour relever les défis”, la Maison de la Société civile a été
inaugurée, le 18 octobre 2019 par le préfet du département de la ville de
Brazzaville, Pierre Cébert Iboko Onanga. Sur le front mural, on peut lire
Thomas Sankara, lorsqu’il dit : « La maladie ne se guérit
point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament. »
Bruno Okokana
Article publiée par Les Dépêches de Brazzaville, le 24 Février 2020